WARMALIS 1 - Journal et Livre de bord

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La CPS, en collaboration avec l'IRD, s'engage dans une nouvelle série de campagnes océanographiques à travers le Pacifique pour caractériser l'océan Pacifique occidental et central, y compris la Warm Pool, à bord du navire de recherche Alis, qui ont donné le nom de la série de croisières : WARMALIS.

Warmalis 1 est la première campagne qui traversera le Pacifique occidental du Sud au Nord, en partant de Nouméa en Nouvelle-Calédonie, en se terminant à Kosrae dans les états Fédérés de Micronésie, et en traversant les Iles Salomon et les eaux internationales.

Warmalis 2 et Warmalis 3 seront réalisées en 2022 et 2023, respectivement dans le Pacifique central (transect Sud-Nord de la Polynésie Française aux Iles de la Ligne de Kiribati), et à l'équateur (Est-Ouest de la Polynésie Française à la Papouasie-Nouvelle-Guinée).

L'objectif du projet est de comprendre le fonctionnement de l'écosystème océanique pélagique et de déterminer son influence sur les ressources en thon dans la région du Pacifique occidental et central. Notre projet étudiera les niveaux trophiques intermédiaires (zooplancton et micronecton) des grands écosystèmes pélagiques du Pacifique d'où proviennent plus de 50% des captures mondiales de thon. Le zooplancton et le micronecton sont des éléments qui relient les facteurs physiques/chimiques de l'océan, qui influencent leur distribution et leur abondance, à la mégafaune (par exemple le thon, les mammifères marins, les oiseaux de mer) qui sont leurs prédateurs. Le but de notre projet est de combler l'importante lacune dans les connaissances sur les grands écosystèmes pélagiques du Pacifique. Notre objectif est d'apporter des connaissances scientifiques pour une gestion durable des ressources pélagiques en comprenant le fonctionnement des écosystèmes pélagiques (du niveau physique aux niveaux biologiques intermédiaires) et en collectant des observations pour valider et améliorer les modèles d'écosystèmes utilisés pour analyser les ressources en thon (SEAPODYM).



Micronekton

Exemple de capture de micronecton avec des petits poissons, des crevettes et des organismes gélatineux
communément consommés par les thons et autres prédateurs supérieurs (Photo : V. Allain, SPC).


Les campagnes Warmalis sont pluridisciplinaires, et nous collecterons des données physico-chimiques de l'eau de mer ainsi que des données sur le zooplancton et le micronecton. Pour caractériser les conditions physico-chimiques et la production primaire, nous mesurerons la température, la salinité, l'oxygène, la fluorescence, la lumière, les courants, les nutriments, les pigments photosynthétiques, l'abondance du phytoplancton, la production primaire, les communautés phytoplanctoniques. La production secondaire (zooplancton, micronecton) sera mesurée par échantillonnage acoustique (TAPS, WBAT, S-ADCP, EK60) et au filet pour zooplancton et pour micronecton.

Débutant le 6 septembre, la campagne durera 19 jours pendant lesquels 15 stations d'échantillonnage seront effectuées, avant d'atteindre Kosrae vers le 24 septembre. Après un arrêt rapide pour se ravitailler en carburant mais sans débarquement, le navire fera demi-tour pour se diriger vers Nouméa en une dizaine de jours.


Cruise planned track

Plan de campagne prévu pour Warmalis 1


Cette campagne, entrant dans le cadre du projet MICROPAC, est réalisée avec le soutien financier du ministère français des Armées (Direction des patrimoines, de la mémoire et des archives), du ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères (Fonds Pacifique), de la flotte océanographique française, du Ministère de l'Education Supérieure, de la Recherche et de l'Innovation, du LEFE-INSU, de la CPS et de l'IRD.




Blog journalier


Quatre jours avant le départ, l'équipe scientifique et l'équipage s'affairent à préparer le navire pour un voyage d'un mois en autonomie complète. Il s'agit d'embarquer beaucoup de nourriture pour 18 personnes, des pièces de rechange pour la mécanique, et tout le matériel scientifique.

Il nous a fallu une journée entière pour tout embarquer, tester tous les instruments et s'assurer qu'ils fonctionnent, et tout fixer pour éviter que rien ne bouge lorsque la mer est agitée. Nous nous sentons prêts et avons hâte de commencer le voyage après des mois de préparation et beaucoup d'incertitude avec la pandémie de covid.

Nous avons reçu beaucoup d'aide pour nous préparer et faire en sorte que cette campagne ait lieu et nous sommes reconnaissants à tout le monde.

Navire Alis

Le navire de recherche Alis à Nouméa, Nouvelle-Calédonie


Equipage scientifique

L'équipe scientifique installe l'équipement dans le petit laboratoire humide.

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L'équipe acoustique installe un système de caméra sur l'une des sondes pour tenter de capturer des images de poissons profonds.

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Notre électronicienne prépare le câble électronique nécessaire pour activer les instruments dans l'eau

Nous sommes partis ce matin à 9h30 comme prévu et quelques collègues et amis étaient venus nous voir partir. Nous avons profité des eaux calmes du lagon pour faire les exercices de sécurité et remonter vers le Nord. Nous sommes sortis du lagon par la passe d'Isié vers 14h30 où l'épave bien abimée d'un bateau marque l'entrée de la passe. La faible houle hors du lagon nous réserve une route plutôt calme pour l'instant. Les instruments acoustiques ont été mis en route dès le départ pour commencer à acquérir de la donnée sur le micronekton et notre première station d'échantillonnage est prévue demain dans l'après-midi.

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L'équipe des scientifiques au départ de l'Alis.


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L'équipe des acousticiens font les derniers réglages de mise en route des instruments.


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Laure, pour sa première campagne en mer, essaie la combinaison de survie.


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L'épave qui marque l'entrée de la passe d'Isié au large de La Foa en Nouvelle-Calédonie.

Après 30 heures de route vent arrière, nous voilà arrivés sur la première station d’échantillonnage. Une majorité de l’équipe et des marins a déjà réalisé ces travaux mais la première station permet de faire un rodage et de revoir l’enchainement des manips.

Pour cette campagne nous avons décidé de suivre le même protocole, au même moment, toutes les 24 heures. Ainsi le travail commence vers 16h avec 2 descentes de rosette à 250 et 600m de profondeur respectivement pour collecter de l’eau pour la chimie et le phytoplancton et pour faire des profils de température, salinité, lumière, fluorescence, oxygène etc. Puis dès que la nuit est tombée vers 18h30 une descente du TAPS à 200m, un instrument acoustique pour le zooplancton, et un échantillonnage du zooplancton jusqu’à 600m avec le filet hydrobios multinet permettant de collecter des organismes à 5 profondeurs différentes. Enfin la dernière partie de la soirée est consacrée au micronecton avec une descente du WBAT, un instrument acoustique, et de la collecte d’organismes grâce à des chalutages pélagiques à différentes profondeurs.

Pour cette première station il y a eu un petit souci sur le multinet à zooplancton et nous avons donc annulé cette manœuvre. Le vent ayant forci avec des rafales à 30 nœuds et un vent moyen supérieur à 25 nœuds, les manœuvres ont été compliquées et nous avons embarqué quelques paquets de mer. Nous n’avons également fait qu’un seul chalutage à micronecton entre 0 et 200m de profondeur, les conditions météo étant trop mauvaises pour tenter un chalutage à 500m. Nous n’avons pas collecté beaucoup d’organismes mais c’était très diversifié avec des poissons et des crevettes.

Cette première station a été éprouvante pour tous avec des mauvaises conditions météo et nous avons été plusieurs à souffrir du mal de mer. Nous étions contents de finir le travail vers 23h30 après une journée bien remplie.

Collecting sea water

Collecting sea water

Collecte de l’eau prélevée entre 600m de fond et la surface avec la rosette.


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La mer est formée, des paquets de mer envahissent le pont.


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Gros plan sur quelques organismes de micronecton.


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Dans le PC scientifique, surveillance des écrans d’acoustique.


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Toutes les manœuvres sont notées dans le livre de bord, ici par le lieutenant.

Après la station 1 nous avons continué notre route vers le nord mais avec des vents moyens à plus de 25 nœuds et des rafales à plus de 30 nœuds, nous avons décidé de trouver un abri et de nous mettre au mouillage. En effet les manœuvres deviennent dangereuses et la qualité des données médiocres quand les conditions météo sont aussi mauvaises.

Nous profitons de cet arrêt forcé pour faire un certain nombre de réparations et d’ajustement sur nos instruments après la première station. Cela nous laisse également le temps de revoir et d’optimiser nos procédures pour les prochaines stations. L’équipage a également du travail avec différents appareils à réparer comme l’osmoseur qui nous fournit l’eau douce. Nous en avons profité pour faire un premier traitement des quelques données recueillies. Nous collectons des mesures par acoustique active en continu (jour et nuit) avec les sondeurs de coque calibrés SIMRAD EK60. Quatre fréquences de mesure sont utilisées simultanément : 38, 70, 120 et 200kHz, permettant de sonder la colonne d’eau jusqu’à 800, 400, 250 et 120m respectivement. Une mesure (un ping) est effectuée toutes les 3 secondes.

Nous espérons que la météo nous permettra de reprendre les opérations vendredi.


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Echogramme enregistré à 38 kHz, fréquence la plus couramment utilisée pour étudier le micronecton, montrant la densité des organismes marins dans la colonne d'eau entre la surface et 800m (en jaune-vert de fortes densités, en bleu-blanc de faibles densités). Cet enregistrement correspond aux 24h du 7 septembre 2021 de 0h00 à minuit. La barre horizontale sous l’échogramme représente en noir la nuit, en orange l’aube, en blanc le jour et en bleu le crépuscule. Nous pouvons observer que les organismes du micronecton (1 to 20 cm) sont majoritairement en surface la nuit et en profondeur (500-700m) le jour. Ils réalisent une migration verticale au lever et au coucher du soleil.


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L’équipe s’affaire pour réparer le filet à zooplancton.


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Les fous bruns nous scrutent.

Nous avons profité de la matinée pour finir d’ajuster nos instruments et notamment le filet à zooplancton. Le chef mécanicien et l’un des marins ont passé beaucoup de temps pour refabriquer une pièce cassée et la ressouder à l’appareil et il nous a fallu aussi un peu de temps avec l’électronicienne pour que le filet soit fonctionnel. L’équipage a aussi profité de la matinée au calme pour faire des exercices de premiers secours.

Nous avons finalement quitté notre mouillage vers 12h30 pour être sur la station d’échantillonnage numéro 2 vers 15h30. Nous avons pu enchainer l’ensemble des opérations avec cependant une houle de 2m qui a rendu le travail pénible. Le chalutage de fin de journée nous a amené une belle diversité d’espèces dont un petit requin emporte-pièce (Isistius brasilensis) d’une vingtaine de centimètres que nous avons relâché vivant après l’avoir mesuré.


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Remontage du filet à zooplancton.


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Les appareils sur le pont.


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Le second fait une session de formation de premiers secours à l’équipage pendant que nous sommes au mouillage.


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Prélèvement d’eau pour mesurer la quantité d’oxygène dans l’eau.


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La capture du jour avec sur la gauche le petit requin Isistius brasilensis et au centre un beau calamar parmi des crevettes et des poissons capturés entre la surface et 200 m de profondeur.

Nous continuons notre route vers le nord avec une houle de côté qui rend la navigation difficile avec parfois des gros coups de roulis qui nous surprennent et provoquent des dégâts dans le bateau même quand tout est prévu pour faire face aux mouvements. L’une des douches s’est décrochée de la cloison, mais elle a rapidement été refixée par les mécanos. Les livres se sont retrouvés par terre dans le carré. Catastrophe en cuisine, les 2 plats d’entrée de midi se sont retrouvés par terre et il y a eu pas mal de vaisselle cassée.

Arrivés à la station 3 à 16h nous avons décidé d’annuler les opérations, la mer était trop forte avec plus de 25 nœuds de vent et les manœuvres deviennent dangereuses pour les marins et le risque d’abimer le matériel électronique s’il frappe le côté du bateau pendant la mise à l’eau est trop important. Nous poursuivons donc notre route vers le nord à petite allure pour rejoindre la station 4. Nous quittons les eaux de Nouvelle-Calédonie pour entrer dans les eaux des Iles Salomon.


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La douche cassée par le roulis.


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Les livres éparpillés dans le carré par le mauvais temps.


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Le bateau roule beaucoup.

Il est facile de perdre la notion du temps lorsque l’on est en mer. On travaille tous les jours et les jours se ressemblent, mais à bord de l’Alis on sait toujours quand c’est dimanche car c’est le jour où nous avons des croissants et des pains au chocolat pour le petit déjeuner, un plat de fête à midi, c’était du couscous ce dimanche, et un plateau de fromage en dessert le soir. Cela nous permet de rythmer le temps et de se faire plaisir à table. Tous les marins vous le diront, la personne la plus importante à bord, ce n’est pas le commandant mais le cuistot et nous avons la chance d’avoir un très bon cuisinier à bord qui nous prépare à manger quelque soit la météo avec son aide-cuisinier.

La météo est légèrement plus clémente avec des vents de 18-20 nœuds et une houle de 2.5m et nous enclenchons donc la séquence des travaux à 16h. La meilleure météo aidant et avec un meilleur rodage des enchainements, nous sommes plus rapides à faire les manips ce qui nous permet pour la première fois de faire 2 chalutages en fin de journée au lieu d’un. Après le chalutage oblique entre la surface et 200m, nous faisons un chalutage profond horizontal à 500m qui nous ramène quelques poissons et crevettes peu communs. La journée des marins se termine juste après minuit et pour les scientifiques il faudra une petite heure supplémentaire pour trier les spécimens, les descendre au congélateur et nettoyer le matériel et le labo en prévision du lendemain.


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L’équipe de la cuisine en pleine préparation pour une tarte bourdalou poire-amande.


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La récupération du filet pélagique à micronecton.


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Un poisson capturé à 500m de profondeur et que nous avons appelé le poisson arc-en-ciel en attendant de pouvoir l’identifier.

Nous avions espéré une meilleure météo dans les iles Salomon, mais la houle de travers rend les transits entre station très pénibles et c’est toujours aussi difficile pour les quelques-uns qui ont le mal de mer.

La station 6 s’est bien déroulée et nous avons pu faire l’ensemble des travaux prévus entre 15h45 et 23h55. Grosse surprise lors de la remontée du premier chalut, un requin d’environ 1m50 était dans le filet. C’est bien la première fois depuis 10 ans que nous faisons des chaluts (262 chaluts à ce jour), que l’on capture un poisson de plus de 50cm. Il s’agissait d’un requin océanique Carcharhinus longimanus qui avait un hameçon accroché au coin de la gueule avec un morceau de ligne de palangrier. Il était bien vivace et nous l’avons remis à l’eau aussitôt. Pour le deuxième chalut, même scenario, un autre requin océanique, de taille similaire, mais un autre individu dans hameçon, il est également reparti à l’eau bien vivant. Il semble que ces requins suivent le bateau et se font prendre dans le chalut au moment où on remonte le filet à bord. Nous espérons que cela ne se renouvelle pas car c’est toujours dangereux pour les marins de manipuler un requin, de plus ce n’est sans doute pas une bonne expérience pour le requin et la présence de ce gros poisson abime tout le contenu de notre chalut.


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Le requin dans le cul du chalut.

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Le requin sur le pont avant sa remise a l’eau. On distingue le morceau de ligne au bout de l’hameçon accroché au coin de sa gueule.

Retour sur l’épisode du requin océanique !

Pour essayer d’identifier les organismes micronectoniques détectés par acoustique, nous testons une caméra accompagnée d’un projecteur que nous descendons jusqu’à 500m. La caméra est orientée vers le bas avec une portée estimée à 4-5m.

Aujourd’hui, en visionnant les images prises hier avant le chalut, nous constatons que le fameux requin océanique est passé devant notre caméra ! Preuve que nous étions suivis depuis au moins deux bonnes heures.


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Dans le cercle jaune, le système de camera installé sur l’un des instruments acoustique.


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Une prise de vue très claire du requin océanique Carcharinus longimanus avec ses nageoires dorsale et pectorales aux extrémités arrondies.


L’acoustique nous permet d’étudier les relations prédateurs-proies comme celles des thons se nourrissant de micronecton.

Avec les sondeurs acoustiques de coque, nous pensons avoir détecté aujourd’hui avant la station 7 des bancs de thons entre la surface et 200m vers 15h sur une distance de 5 kilomètres. Les bancs de thons forment des tâches caractéristiques sur le sondeur acoustique.

Il semblerait que les thons aient mangé le micronecton présent sur zone à ces profondeurs : à gauche du banc on voit du micronecton/zooplancton en bleu entre 100 et 200m, et à droite il a disparu.


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Les détections acoustiques à 38kHz entre la surface et 800m de profondeur (de haut en bas de la figure) pendant 1h30 (de gauche a droite de la figure).


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Zoom sur les détections de bancs de thons à 38kHz en jaune/orange.

Nous présentons aujourd’hui les données physiques de température, salinité et fluorescence prises par ce que l’on appelle une CTD-rosette, (Conductivity, Temperature, Depth). Cette sonde permet de mesurer des données physiques, mais également de récolter de l’eau à différentes profondeurs à l’aide des bouteilles de prélèvement, aussi nommées « rosette », présentes sur la figure ci-dessous :


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Nous montrons ici l'emplacement du capteur de température en bleu, de conductivité en rouge, ce dernier nous permet d'extraire les données de salinité, et pour finir le capteur de fluorescence en vert, situé au centre de la CTD.

Les données de fluorescence nous permettent de mettre en évidence ce que l’on appelle la DCM, (Deep Chlorophyll Maximum), donc la profondeur où se situe le maximum de chlorophylle présent dans le phytoplancton. Cela nous donne une idée de la répartition de ce dernier mais également du zooplancton qui se nourrit du phytoplancton mais aussi d’une partie du micronecton qui se nourrit en partie du zooplancton.


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Ce graphe présente la fluorescence (vert), la température (bleu) et la salinité (rouge) entre 0 et 200m de fond (de haut en bas) sur un profil effectué au départ de la mission au nord de la Nouvelle-Calédonie, à la station 2 ; il montre la DCM à environ 85 m une salinité à 35.1 en surface et qui augmente avec la profondeur et la température est stable de la surface jusqu’à 80m de profondeur à 25 °C avant de diminuer jusqu’à 20°C à 200m.


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Le profil du jour, à la station 8, à l'est des îles Salomon, montre une DCM à environ 100 m, une salinité à 35.2 en surface et une température d’environ 30°C de la surface à 80m de profondeur qui descend a 22°C à 200m.

Nous constatons donc un réchauffement significatif de la température des eaux de surfaces au fur et à mesure que l’on monte vers l’équateur, puisque nous sommes passé entre ces deux profils, d’environ 25°C à 30°C.


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Nous avons capturé notre premier juvénile de thon aujourd’hui.

Nous avons quitté les eaux des Iles Salomon et nous sommes désormais dans les eaux internationales.

L’équipe de la machine a eu fort à faire jusqu’à présent. Ils sont bien sûr en charge du moteur principal mais aussi de tous les équipements à bord que ce soit machine, électricité ou petits travaux. Sans compter l’entretien classique de la machine, ils ont dû intervenir pour réparer les douches, des portes de cabine, le frigo de la cuisine et bien d’autres choses. Ils apportent également un grand soutien à l’équipe scientifique en refaçonnant des pièces mécaniques brisées, en nous aidant à recoller du matériel cassé et en nous proposant toutes sortes de solution innovantes comme l’utilisation de rideaux, et tout cela dans la bonne humeur. Nous leur sommes très reconnaissants de leur aide.


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Le chef mécanicien et son second dans la cuisine pour réparer le frigo jusqu’à minuit.

Côté scientifique il semble que nous allons malheureusement devoir nous passer du filet à zooplancton. En effet après une matinée entière passée à changer les câbles, les batteries, à le tester et à le démonter, nous n’arrivons toujours pas à le faire fonctionner.


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Séance de couture pour la réparation d’un des filets à zooplancton, avec l’aide d’un des marins.

Nous sommes désormais dans les eaux particulièrement fréquentées par les navires de pêche au thon, et en effet, alors que nous n’avions croisé aucun navire jusqu’à présent, depuis hier nous avons vu plusieurs senneurs.

Après presque 2 semaines de campagne nous pouvons déjà commencer à observer des différences entre les zones géographiques que nous traversons. Les données acoustiques notamment, qui nous permettent d’étudier la densité des organismes marins comme le micronecton et le zooplancton, donnent une première idée des différences visibles entre les latitudes sud et nord par lesquelles nous passons.

Dans cet article nous regardons les données acoustiques sous forme d’échogramme de 2 jours différents : le 07 septembre dans les eaux Calédoniennes, après la sortie du lagon en début de campagne et le 16 septembre à 6°S de latitude au nord des îles Salomon.

Au nord de la Calédonie la densité des organismes est assez forte de jour comme de nuit. Au contraire sur le 2e échogramme au nord des Salomon, la densité des organismes est beaucoup plus faible, particulièrement de jour en dessous de 400m. Cette comparaison montre qu’en fonction des zones de l’océan les organismes marins ne sont pas organisés de la même manière selon la profondeur et ne se retrouvent pas en même quantité. Certaines zones sont plus pauvres en micronecton et zooplancton que d’autres.


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Echogramme enregistré à 38 kHz, entre la surface et 800m (de haut en bas de la figure) pour les 24 heures du 7 septembre (la barre horizontale sous l’échogramme représente en marron la nuit, en rose l’aube, en blanc le jour et en bleu le crépuscule), dans les eaux Calédoniennes. En jaune-vert de fortes densités d’organismes et en bleu-blanc de faibles densités.


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Echogramme enregistré à 38 kHz le 16 septembre à 6°S de latitude, au nord des îles Salomon.

La suite de notre travail sur cette campagne utilisera toutes les autres données : physiques et environnementales (température, salinité, chlorophylle…), biologiques (organismes pêchés par chalut) pour essayer de comprendre et d’expliquer ces différences géographiques.

Pour finir cette rubrique du jour, un des membres de l’équipage tenait à partager le fait que le lieutenant navigation est vraiment une personne exceptionnelle, et avec le second mécanicien ils assurent une bonne humeur et le bon fonctionnement du navire.

Aujourd’hui était un grand jour à bord de l’Alis !

Comme tous les dimanches, la cuisine nous a gâté et cette fois nous avons eu le droit à une délicieuse paella ! De quoi donner de l’énergie à toute l’équipe pour le reste de la mission ! (Notez le sourire ravageur des officiers de l’ALIS.)


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La paella del domingo, buen provecho y salud !

*Traduction : Paella du dimanche, bon appétit et santé !

A 16h, nous avons atteint l’équateur, autrement dit la latitude 0 ! Cette ligne fictive n’étant bien sûr pas visible, nous avons créé un beau panneau spécialement pour l’occasion !


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Le GPS montrant la latitude 0 sur laquelle nous avons effectué la station 11.


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L'équipe scientifique est bien arrivée dans l'hémisphère Nord en passant la ligne de l’équateur.

L’hémisphère Nord peut rappeler le grand froid Canadien ou encore les ours polaires … Sur l’Alis ce qui se rapproche le plus de la banquise ce sont les chambres froides à -20°C. Il y en a une pour stocker la nourriture, mais également une chambre froide dédiée à nos précieux échantillons en attendant le retour sur la terre ferme ! Pour chaque station, les spécimens de micronecton collectés dans les chaluts sont triés par groupes (méduses, crustacés, poissons, mollusques). Ils sont ensuite conservés dans des poches plastiques remplies d’eau de mer, puis congelés à plat dans des barquettes afin qu’ils ne soient pas abimés pendant le trajet. Une fois à terre, nous décongèlerons ces spécimens avec précaution pour les analyser au laboratoire.


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La chambre froide à -20°C, les spécimens congelés dans des sachets remplis d'eau de mer.

Aujourd’hui est un jour particulier pour plusieurs raisons.

En effet aujourd’hui c’est notre dernière station. En cette occasion, nous allons en profiter pour vous présenter l’ensemble de l’équipage de cette incroyable mission WARMALIS 1.

Celle sans qui tout ceci n’aurait été possible, et qui, malgré les reports, annulations, contre temps en tout genre, dirige avec une main de maître cette équipe, je vous présente notre merveilleuse chef de mission, Valérie.

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Nous sommes 18 personnes embarquées pour cette mission. 6 personnes pour la team science et 12 marins pour assurer le bon fonctionnement du bateau, des opérations et la navigation.

Pour plus de clarté, on séparera les marins en team, pour commencer, nous avons la team passerelle, qui est constituée de 3 personnes. A sa tête, voici notre capitaine Jeff « Oh yeah ! ». En plus de la navigation, c’est lui qui tous les soirs a assuré le bon déroulement des opérations de chalutage. Encore un grand merci pour ces heures à la passerelle à nous raconter de grandes histoires de vie incroyables aux quatre coins du monde, ce fut EXCELLENT ! ????

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Pour le seconder, voici Titouan, qui assure également les fonctions de coach sportif de la team science et notre lieutenant préféré exceptionnel, Guillaume alias doudou passerelle qui s’efforce chaque jour de maintenir la bonne humeur.

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Il serait impossible de faire naviguer ce bateau sans notre team mécano, constituée de mécaniciens hors-pair bien souvent assimilés à des magiciens. Voici Jeff, Gwen, Xavier alias doudouh mécano. Lors de cette mission nous aurons appris beaucoup de chose notamment qu’il est possible de tout réparer avec un rideau et du sika.

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Et pour sustenter tout cet équipage, ceux qui régalent nos papilles et donc notre moral, qui nous assurent un service remarquable malgré des conditions de mer parfois difficiles, un tonnerre d’applaudissement pour Jacques et Mateo. Oleti atraqatr mama Jacques !

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Tous les jours lorsque nous sommes en station, nous sommes amenés à faire des prélèvements d’eau, de spécimens, des mesures physiques. C’est grâce à notre team pont que tous ces engins sont déployés, un travail difficile et technique que réalisent tous les jours de cette mission, sur la photo, de gauche à droite avec les casques rouge, Ronald, Jean, Steeve et Vincent. Un immense merci à tous pour leur travail et leur gentillesse.

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Sur cette photo vous remarquerez deux intrus de la team science, Elodie, alias Leodi et Annie alias Annie-chou, nos deux chargées de tri de micronecton, filtrations… Ces deux professionnelles taxinomistes nous ravirent tous les jours de leur bonne humeur et de leur joie de vivre et nous avons de la chance de partager tous ces beaux moments scientifiques et humains avec elles.

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Laure et Jérémie, alias le jaguar, et plus récemment alias Miguel, sont nos deux acousticiens. En effet, ce sont eux qui assurent avec un grand professionnalisme le suivi acoustique, mais pas uniquement, ils ont également passé leurs grades ce qui leur a valu une ceinture orange en taxonomie. Nous tenons à féliciter nos padawans.

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Et enfin, on a gardé le meilleur pour la fin en ce jour qui est le sien, voici Céline, notre héroïne du jour, notre électronicienne préférée, championne incontestée de l’épissure. A la fois mère, chanteuse et ingénieure, c’est grâce à son incroyable pluridisciplinarité et son sens de l’humour inégalé que cette mission a pu être menée à bien.

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Nous lui souhaitons tous un très joyeux anniversaire !

Hier soir nous avons réalisé la dernière station d’échantillonnage de la mission. Cela ne signifie pas que le travail de terrain est terminé pour autant.

En effet, l’une des expérimentations se réalise sur 24 heures. Il s’agit de déterminer la production du phytoplancton, c’est-à-dire d’estimer la vitesse de croissance et de multiplication de ces petites algues marines microscopiques.

Le phytoplancton est à la base du réseau alimentaire et connaitre ses quantités nous permet d’estimer si les eaux sont riches ou pauvres et si potentiellement elles peuvent fournir suffisamment de nourriture pour les organismes marins plus gros.

Le phytoplancton n’est pas visible à l’œil nu, il est nécessaire d’observer une goutte d’eau au microscope pour le voir, mais on peut également l’observer par satellite puisque la chlorophylle et les autres pigments contenu dans le phytoplancton colorent l’eau de surface.

Nous étudions la production du phytoplancton en mettant 2 litres d’eau dans des bouteilles transparentes dans lesquelles nous injectons de l’azote et du carbone qui agissent comme des engrais et qui seront absorbés par les cellules de phytoplancton contenus dans l’eau des bouteilles. Nous laissons le phytoplancton des bouteilles grossir et se multiplier pendant 24 heures dans un incubateur placé sur la plage arrière du bateau à la lumière naturelle avec 6 compartiments qui ont des couvercles couverts de filtres bleus de différentes intensités simulant 6 profondeurs différentes entre 3 et 120m de profondeur.

Au bout des 24 heures d’incubation, nous filtrons les bouteilles et recueillons le phytoplancton sur des petites filtres qui sont conservés au congélateur et seront analysés plus tard au laboratoire pour déterminer la quantité de phytoplancton qui a poussé en 24 heures. Nous pouvons ainsi estimer la production de cette zone à différentes profondeurs.


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Collecte de l’eau de la rosette dans les bouteilles transparentes pour la production.


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Injection de l’azote dans les bouteilles d’eau de mer pour la production.


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Les bouteilles sont placées dans l’incubateur.


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L’incubateur pour déterminer la production du phytoplancton, avec 6 compartiments simulant des profondeurs différentes, et avec un système de circulation d’eau, le tout ingénieusement installé par l’équipage.


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Filtre bleu de l’incubateur dont l’intensité simule la profondeur de 75m.


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Le système de portoirs et de filtration avec les 6 bouteilles d’eau de mer utilisées pour estimer la production de phytoplancton après les 24h d’incubation.


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Récupération du filtre sur lequel s’est déposé le phytoplancton pour une analyse ultérieure au laboratoire.

Nous avons eu la chance d’avoir une très belle météo pour notre transit entre la dernière station d’échantillonnage et Rabaul en Papouasie Nouvelle-Guinée avec des courants et une houle favorable permettant de naviguer a plus de 10 nœuds avec peu de mouvements du bateau.

Nous en avons profité pour nettoyer et ranger le matériel et commencer à examiner les données collecter et écrire les rapports de mission.

Alors que pendant les stations notre travail se déroulait de 16h à minuit, nous avons désormais nos fins d’après-midi libre et profitons de magnifiques couchers de soleil sur le pont avant, plus communément appelée « la plage ».


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Nettoyage des filets à zooplancton.


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Le séchage des filets à zooplancton, tels des rideaux dans le vent.


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Détente de fin d’après-midi.


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Coucher de soleil vers l’équateur.

Après 4 jours de transit nous apercevons ce matin les premières terres après 20 jours passés au large. C’est un grand plaisir de voir les côtes vallonnées de l’ile de Nouvelle-Irlande puis de Nouvelle-Bretagne en Papouasie Nouvelle-Guinée. L’air est saturée d’humidité et les paysages ne nous donnent à voir que des forets et des cocoteraies à perte de vue.

La navigation est calme et Annie et Jacques en profitent pour nous préparer des crêpes.

Nous avons rendez-vous à 14h à l’entrée de la baie de Rabaul, juste en face des majestueux volcans et nous sommes accompagnés par des dauphins. Mais malgré cette image idyllique, la dure réalité nous rattrape puisque les autorités vont monter à bord, il faut donc mettre en place un protocole Covid avec notamment le port du masque.

Nous accostons à la station essence maritime pour faire le plein de fuel ainsi que quelques vivres. Nous n’avons pas le droit de descendre à terre, mais cela fait plaisir de voir la terre de près.

Nous avons également l’opportunité de voir partir un palangrier et un senneur philippins, et un senneur immatriculé à Port Vila au Vanuatu est mouillé dans la baie avec son hélicoptère pour repérer les bancs de thons. La pêche au thon bat donc toujours son plein dans la région.


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La préparation des crêpes.


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Les dauphins devant le volcan actif de Rabaul.


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L’Alis avec le pavillon de la Papouasie Nouvelle-Guinée.


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Les volcans a l’entree de la baie de Rabaul.


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La station essence de Rabaul.


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Un senneur portant un hélicoptère sur l’avant pour repérer les bancs de thons.


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Un palangrier quittant la baie de Rabaul.

Pour faire un retour sur notre travail réalisé pendant les stations d’échantillonnage, nous vous présentons aujourd’hui en détail le chalutage.

A chaque station, nous avons réalisé une à deux opérations de pêche de micronecton à l’aide d’un chalut. C’est un grand filet d’environ 50m de long et qui peut s’ouvrir horizontalement et verticalement d’une dizaine de mètres. A son extrémité, on retrouve une partie que l’on nomme « cul du chalut » et sa maille est de 10mm, il se termine à son tour par une poche en toile imperméable qui permet de concentrer dans de l’eau de mer les spécimens pêchés, afin qu’ils ne soient pas écrasés contre le filet, ce cul de chalut est appelé cul piscine.


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Figure 1 : Photo du chalut (ou filet) enroulé à bord du bateau

L’opération de mise à l’eau et de récupération du chalut est délicate et très compliquée. 4 matelots sont chargés du déploiement du chalut, et le capitaine est en passerelle pour commander les opérations.


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Figure 2 : Mise à l’eau du chalut par les matelots

Sur chaque station, ont été réalisés deux chalutages, le premier oblique de 0 à 200m et le second, profond, à 500m. Pour le premier, la période de pêche débute de la surface jusqu’à ce que le chalut atteigne les 200m de profondeur, ce qui correspond le plus souvent à 30min. Une fois la profondeur atteinte, le filet est remonté à bord du bateau. Alors que pour le second, le filet est envoyé à 500m de profondeur, une fois cette profondeur atteinte, le bateau se met en pêche et tire le filet à environ 3nds pendant 30 min puis est remonté à bord. Généralement, l’ensemble de cette manœuvre dure 2h.

Une fois le filet remonté dans son intégralité, nous récupérons le cul de chalut dans une poubelle. Nous prélevons alors deux tubes d’eau pour réaliser ultérieurement des analyses génétiques d’ADN environnemental. Très brièvement, il s’agira plus tard de savoir grâce à cet outil moléculaire quelles grandes familles, quels genres ou si possible quelles espèces de micronecton sont passés dans cette eau.


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Figure 3 et 4 : Récupération du cul de chalut à bord du bateau puis prélèvement de l’eau de chalut

Nous versons ensuite le contenu de cette poubelle sur un tamis, pour ensuite trier les organismes au laboratoire humide du bateau.


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Figure 5 et 6 : Photos de tamis avant le tri des spécimens provenant d’un chalutage oblique

Les spécimens sont triés grossièrement en grands groupes puis conditionnés dans des sachets plastiques contenant de l’eau de mer. Nous prélevons également le liquide présent dans le fond de la barquette, qui a été rejeté par les organismes du tamis. Nous effectuerons ultérieurement des analyses génétiques, que nous comparerons à nos résultats de tris et d’identification morphologiques des organismes.


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Figure 7 et 8 : Tri des spécimens dans le laboratoire humide

Tous ces prélèvements, eau de chalut, jus de barquette et spécimens en sachets plastiques sont placés au congélateur -20°C du bateau (cf. blog station 10).


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Figure 9 : Spécimens triés et conditionnés en sachets plastiques


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Figure 10 : Tubes contenant l’eau de chalut et le jus de barquette avant congélation. Le contenu du flacon jus de barquette est noir car un calamar capturé a lâché son encre.

Notre trajet retour vers Noumea est loin d’être confortable, en effet nous avons la houle de face et le bateau bouge beaucoup. Toutes les tâches quotidiennes se transforment en aventures. Certains sont plus aventureux que d’autres et notre cuisinier a laissé ses fourneaux au lieutenant qui avec ses apprentis nous ont préparé le véritable Kouign-amann comme à Douarnenez, un dessert breton à base de beurre et de sucre, une franche réussite appréciée de tous.


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L’un des trois kouign-amanns confectionnés par nos cuisiniers d’un jour, pas peu fiers de leur réussite. La véritable recette : https://cuisinealouest.com/recettes/kouign-amann/

Pour continuer à vous expliquer plus en détails notre travail lors des stations de mesures, nous vous présentons le profileur acoustique, appelé WBAT (Wide Band Autonomous Transceiver). L’appareil est composé de deux sondeurs acoustiques à deux bandes de fréquences différentes (un sondeur de 35 à 45kHz et l’autre de 90 à 160kHz).

L’intérêt de ce profileur par rapport aux sondeurs placés sous la coque du bateau dont nous avons parlé précédemment est qu’il est immergé à des profondeurs que nous choisissons (jusqu’à 1500m de profondeur). Il permet ainsi de descendre directement dans les couches d’organismes marins intéressantes. Il est alors possible de « zoomer » sur ces organismes pour estimer leur nombre.


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Figure 1 : Photo du profileur WBAT, indiqué en bleu. Les deux sondeurs se situent sous le corps du WBAT, indiqués en jaune. La flèche verte indique la sonde CTD, permettant de connaître la profondeur en temps réel du WBAT pendant la mesure.


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Figure 2 : Profil du WBAT (trait blanc) indiqué sur un échogramme acoustique. Nous avons choisi d’arrêter le WBAT 15min à 500m de profondeur et 15min à 120m pour étudier les organismes de ces couches. Les zooms sont visibles sur la figure suivante.

Sur les données du profileur, chaque ligne horizontale bleue ou rouge/rose représente un organisme marin mesuré par les sondeurs. On peut noter qu’à 120m les organismes sont tellement nombreux qu’on a du mal à les distinguer sur les données, il n’y a pas de noir entre les traits bleus/roses. Au contraire, à 500m la couche est beaucoup moins dense.


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Figure 3 : (gauche) Zoom 1 sur la profondeur 500m. (droite) Zoom 2 sur la profondeur 120m. Les couleurs roses/bleues indiquent la présence d’organismes marins. En noir, les zones sans organismes.

Par la suite, les données obtenues permettront de compter le nombre d’organismes présents dans les couches pour obtenir une densité d’organismes par m3.

Les chaluts réalisés pendant les stations sont effectués dans les mêmes couches de profondeurs que les mesures du WBAT. En regardant conjointement des données acoustiques du WBAT et les espèces présentes dans les chaluts, il sera possible d’essayer de distinguer les différents types d’organismes, pour savoir si ce sont plutôt des poissons ou des crustacées, par exemple.

Cela fait maintenant presque une semaine que nous avons quitté Rabaul pour rejoindre la Calédonie. Il nous reste encore une journée et demie de navigation avant de toucher terre. A l’approche de la fin de la mission, les journées paraissent plus longues, d’autant que la mauvaise météo ne nous épargne pas. Hier des creux jusqu’à 4m ont été enregistrés et le moral des troupes était bien entamé. Légère amélioration des conditions aujourd’hui mais on est très loin d’une navigation agréable.

Malgré tout, notre voyage culinaire continu et le second mécanicien est cette fois passé devant les fourneaux pour nous faire partager une spécialité du sud de la France : la cade de Toulon, une galette de farine de pois chiche toute simple mais très gouteuse.

Tout le monde a hâte de rentrer après une mission bien remplie et un long transit de retour.


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Mauvais temps depuis la passerelle.


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La cade de Toulon rassemble en cuisine tous les membres de l’équipe venant du sud de la France.

Notre retour au quai des scientifiques à Noumea se fait dans une ambiance un peu surréaliste. Après une semaine de transit très mouvementé depuis Rabaul, ce matin nous sommes dans le lagon de Nouvelle-Calédonie avec une mer parfaitement lisse sans un brin de vent et un soleil radieux. Nous entrons dans une ville qui est confinée depuis le lendemain de notre départ et seules quelques rares véhicules circulent. Notre seul comité d’accueil sont 2 personnes des services phytosanitaires et de la santé. Le bateau et le personnel sont contrôlés, rien à signaler, tout va bien.

Aussitôt l’équipage se met en branle pour débarquer les équipements et les stocker dans le dock sur le quai. Les nombreuses bonbonnes d’eau vide sont déchargées ainsi que beaucoup de bonbonne pleine, nous avions une réserve conséquente. Les points de rouille sur la coque sont piqués et rincés et une nouvelle couche de peinture fraiche fait rapidement son apparition.

Coté scientifique les précieux échantillons sont déchargés dans un camion pour rapidement rejoindre nos congélateurs et laboratoires à la CPS et à l’IRD. Le matériel est également stocké dans le dock.

Dans l’après-midi, c’est le moment de se dire aurevoir et avec le contexte du confinement à Noumea nous n’aurons pas l’occasion de revoir les marins qui repartent en France dans quelques jours. La fin d’une mission de cette ampleur laisse toujours un sentiment partagé avec à la fois la joie du retour à terre et l’impatience de retrouver famille et amis, mais aussi le pincement au cœur de se séparer de nos compagnons de vie du mois écoulé dans des conditions parfois difficiles mais aussi avec plein de moments joyeux passés ensemble qui ont soudés l’équipe.

La mission a été un succès et elle a pu être menée à bien malgré tous les aléas qui ont émaillés le voyage et nous tenons à remercier toutes les personnes à bord mais aussi à terre qui ont permis de réaliser cette campagne.


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On se donne rendez-vous en 2022 pour WARMALIS 2, cette fois du côté de la Polynésie Française.


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Calme plat pour notre retour.


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Nouméa au premier plan et le Mont-Dore derrière.


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Prêts à lancer les amarres sur le quai.


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Dès que nous sommes à quai, tout le monde s’active.



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Last Updated on Monday, 29 August 2022 15:47
 
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