Nectalis 5 - Journal & Livre de bord

Carte de la campagne Nectalis 5

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07/12/2016

Nous avons fait notre dernière station hier soir avec 2 chalutages profonds à 450 et 275 m, 3 descentes de CTD, une descente de TAPS et un filet à zooplancton pour finir vers 2h du matin. Tout le monde était fatigue et content de terminer le travail. Aujourd’hui a été consacré à la rédaction des rapports de fin de mission, à la sauvegarde des données et au nettoyage et rangement du matériel en prévision de la journée de démobilisation de demain.

Notre équipe de la cuisine nous a fait très plaisir pour ce dernier déjeuner à bord avec un excellent buffet et un magnifique gâteau pour célébrer la fin de 2 semaines de travail intense.

20161207_1L’équipe micronecton à 1 heure du matin après le dernier chalut de la mission

20161207_1Le dernier déjeuner de la mission avec un magnifique gâteau prépare par les cuisiniers

20161207_1L'équipe

Avec un retour prévu demain soir et encore beaucoup de route à faire, nous espaçons les stations d’échantillonnage et après la station d’échantillonnage qui s’est terminée à minuit la nuit dernière, nous avons fait route toute la nuit et toute la journée. Ce matin nous passons sur le mont sous-marin Antigonia et l’acoustique nous montre une couche d’organismes sur les 350 m de profondeur qui vient au contact de la pente du mont. Le sommet du mont est situé à 60 m de profondeur et est assez plat, on observe de belles détections acoustiques juste au-dessus du fond.

20161206_1Sur les pentes du mont sous-marin Antigonia

20161206_1Détection acoustique juste au-dessus du fond plat au sommet du mont sous-marin Antigonia

Nous avons commencé notre station d’échantillonnage à minuit avec 2 chalutages peu profonds à cause du mauvais temps. Les captures sont restées faibles mais avec des spécimens intéressants. Nous avons trouvé notamment plusieurs spécimens d’Alatina qui sont des méduses potentiellement mortelles. Nous faisons très attention à porter des gants lors de la récupération des spécimens dans le cul du chalut au cas où il y aurait des méduses et nous avons toujours à portée de main une bouteille de vinaigre pour rapidement neutraliser la toxine en cas de piqure. Aucun incident à déplorer jusqu’à présent, nous restons très vigilants.

Le retour approche et il nous a fallu réviser une fois de plus notre plan de campagne. Finalement nous avons supprimé 2 stations d’échantillonnage par manque de temps, et sur le retour nous nous attarderons un peu sur le mont sous-marin Antigonia et nous passerons sur le Banc de la torche pour acquérir des données physiques et acoustiques. Ces deux sites qui remontent très près de la surface (à moins de 50 m de profondeur) sont des lieux privilégies du passage des baleines à bosse, mais on n’en connait pas la raison.

20161205_1Quatre Alatina, des méduses potentiellement mortelles

20161205_1Les dernières modifications au plan de campagne

20161205_1Une larve de popinee/cigale de mer

20161205_1Diphyidae, un organisme gélatineux

20161205_1Un poisson de la famille des Opisthoproctidae avec les yeux dirigés vers le haut

20161205_1Une crevette de la famille des Caridae

La nuit dernière vers la fin du second chalutage toutes les alarmes se sont mises à sonner. Nous avons eu une avarie importante sur le système hydraulique avec une fuite d’huile à bord. Le chalut était alors encore dans l’eau et il nous a fallu coûte que coûte remonter le plus rapidement possible les câbles et les lourds panneaux qui permettent de garder la gueule du chalut ouverte dans l’eau. Une fois que les panneaux étaient sur les flancs du bateau, le chef mécano a demandé à ce que l’on arrête tout afin d’enlever l’huile qui avait coulée et pour déterminer la nature du problème. Le chalut cependant était toujours dans l’eau juste derrière le bateau et il y est resté pendant 40 minutes avant que l’on puisse le ramener à bord en utilisant la petite pompe hydraulique. Ensuite nous avons arrêté toutes les opérations pour que les mécaniciens puissent examiner le problème. Il était alors plus de minuit et nous avons décidé d’attendre le lever du jour pour essayer de réparer la panne ; pendant ce temps nous avons fait route vers la station suivante.

Ce matin les mécanos ont commencé le travail de bonne heure et ils ont pu constater que certains joints avaient cédés ; par chance ils en avaient de rechange. Ils ont pu réaliser les réparations en quelques heures et nous avons pu commencer le travail à la station 15. Nous n’avons réalisé qu’un seul chalutage à 380 m de fond mais comme pour tous les chalutages de jour il n’y avait que très peu de choses dedans. La plupart des spécimens étaient des organismes gélatineux avec seulement quelques poissons et calmars. Nous avons collecté un peu de liquide de la barquette contenant les organismes pour faire une analyse expérimentale et tenter de déterminer la liste des espèces à partir des fragments d’ADN trouvés.

Aujourd’hui c’est dimanche, croissant au petit-déjeuner et coucous à midi !

20161204_1Le contenu du chalut du jour avec principalement des organismes gélatineux

20161204_1Collecte du jus de la barquette d’organismes pour l’analyse d’ADN

Les images satellites nous montrent que nous sommes dans une zone où la chlorophylle, c’est à dire le phytoplancton est très important. Et effectivement depuis hier nous croisons régulièrement de grandes nappes de Trichodesmium qui flotte à la surface. Nous en avons profité pour prendre quelques photos aériennes pour voir l’ampleur du phénomène.

L’un des chalutages du jour nous a ramené une masse de Pyrosome, un organisme gélatineux qui est formé d’une colonie de milliers ou de millions d’individus et qui peut atteindre plusieurs mètres de long.

20161202_1Image satellite montrant la forte concentration de chlorophylle en rouge au centre de l’image

20161202_1Trichodesmium en surface

20161202_1Préparation du cerf-volant pour prendre des images aériennes

20161202_1Vue du ciel

20161202_1Vue du ciel

20161202_1Pyrosome

20161202_1Pyrosome

Nous sommes arrivés la nuit dernière aux alentours de l’ile de Hunter qui est restée invisible de nuit. Les 2 chalutages de nuit à 80 et 225 m de profondeur ont été particulièrement riches. Depuis le debut de la mission ce sont les 2 captures les plus importantes. Dans notre premier chalut nous avons eu principalement le petit poisson lanterne Myctophidae: Ceratoscopelus warmingii. Dans le second chalut nous avons eu une bonne diversité de spécimens avec ce que nous pensons être un petit espadon et de magnifiques poissons dragons. Le travail a continué tard dans la nuit en particulier lie au fait que nous avons eu des problèmes avec le câble électroporteur que nous utilisons pour tracter la CTD et le chalut a zooplancton.

La dernière à aller se coucher est partie au lit à 6h00 du matin juste avant que les premiers ne se lèvent pour admirer Hunter. Nous avons tourne autour de l’ile avec les lignes de traine et nous avons pu attraper plusieurs tazars du large. L’ile culmine à 250m au-dessus du niveau de l’eau et a comme Matthew une origine volcanique mais avec seulement quelques trainées de soufre apparentes et de rares fumerolles. Le spectacle était moins dantesque qu’à Matthew mais il est resté splendide. Hunter présente plus de végétation que Matthew avec quelques buissons sur les hauteurs où se reposent ou nichent de nombreux oiseaux.

20161201_1Le petit poisson lanterne Myctophidae: Ceratoscopelus warmingii

20161201_1La diversité des poisons à 225 m de profondeur du nuit avec probablement un petit espadon au milieu

20161201_1Un splendide poisson dragon avec un photophore violet sous l’eau et un barbillon sous le menton

20161201_1Vue de Hunter

20161201_1Vue de Hunter

20161201_1Les oiseaux survolant le sommet de Hunter où l’on aperçoit quelques buissons

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Nous sommes arrivés ce matin à l’ile de Matthew et nous avons été accueillis par une mer formée avec des vents de 20 nœuds, une forte odeur de soufre et des fumerolles. Spectaculaire ! Matthew est un volcan actif qui s’élève à 200 mètres au-dessus du niveau de la mer mais qui est très peu étendu. On peut voir des fumerolles sortir de la zone du cratère et de longues trainées jaunes de soufre. L’eau au pied du volcan prend des couleurs verdâtres ou marron. Nous en avons profité pour mettre quelques lignes de traîne à l’eau et la pêche a été bonne avec 2 petits thons jaunes, 3 thazars du large et 2 carangues arc-en-ciel.

Nous avons regardé un peu le contenu des estomacs des poissons pêchés et nous avons eu la mauvaise surprise de trouver un morceau de plastique d’emballage d’aliment dans l’estomac d’un des thons jaunes. La problématique des déchets plastiques touche les zones même les plus reculées.

Les deux traits de chalut du jour étaient vraiment pauvres mais nous avons ramené un petit spécimen de Regalec et un splendide poisson plat de couleur rose. Une fois adulte le Regalec est le poisson osseux le plus grand connu puisqu’il peut atteindre les 7 m de long.

20161130_1Vue du cratère de Matthew

20161130_1Vue du cratère de Matthew

20161130_1Emballage plastique dans un estomac de thon jaune

20161130_1Examen des contenus stomacaux des thons et tazars

20161130_1A droite un petit Regalec et en bas à gauche un poisson plat

La nuit dernière alors que nous travaillions sur le micronecton, un oiseau noir et blanc au long bec fin et noir est tombé sur le pont sans doute attiré par les lumières du bateau. Il avait l’air en mauvaise posture et il nous a fallu un peu de temps pour l’attraper après qu’il soit passé sous le treuil et ce soit un peu enduit de graisse. Il n’a pas hésité à nous donner des coups de bec et à mordre, mais en peu de temps nous l’avons fait s’envoler à l’arrière du pont et il a rejoint d’autres congénères qui volaient autour du bateau.

La station d’aujourd’hui s’est effectuée de jour et le contenu des chaluts était pauvre, mais avec des spécimens intéressants de poissons.

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Nous avons pris pas mal de retard sur le plan de campagne et nous avons donc revu notre trajet prévisionnel et nous avons supprimé 2 stations afin de revenir dans les temps à Noumea le 7 décembre. Le plan d’échantillonnage risque de changer à nouveau en fonction de la progression du travail. Nous sommes toujours en train d’échantillonner le tourbillon anticyclonique et devrions arriver demain matin à l’ile de Matthew (station 9). Il nous reste donc 3 stations d’échantillonnage dans le tourbillon anticyclonique avant de passer la zone de front et d’entrer dans le tourbillon cyclonique.

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La journée a été très longue avec 2 stations d’échantillonnage. Nous avons commencé à 4h00 du matin pour finir vers 3h00 du matin le lendemain. Le premier chalut réalisé à 230m était particulièrement intéressant avec beaucoup de crevettes et des poissons de belle taille ; on soupçonne la danse spéciale réalisée par le lieutenant d’être à l’origine de ce succès.

Nous avons quitté le point le plus nord de notre échantillonnage et nous continuons à travailler dans le tourbillon anticyclonique dans lequel nous sommes entrés il y a 2 jours. Nous avons observé une nette différence de richesse entre nos premières stations et le tourbillon qui est beaucoup plus pauvre.

Des premiers traitements de données ont été réalisés sur l’acoustique.

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Deux jours de signal acoustique entre la surface et 700 m de profondeur. L’indicateur bleu en bas du graphe indique la tombée de la nuit, en marron la nuit et en rose le lever du jour. On peut ainsi voir sur ce graphe la distribution du micronecton en fonction de la profondeur. Le micronecton est très dense en surface la nuit (taches vertes) et il reste aussi présent en surface toute la journée. On voit également une couche de micronecton entre 500 et 600m de jour et de nuit et au moment de la tombée du jour on remarque la montée rapide du micronecton vers la surface et sa redescente au lever du jour.

Nous avons profité du temps de transit entre les 2 stations pour réaliser des photos aériennes de l’Alis grâce à un système de cerf-volant.

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La nuit dernière a encore été très active avec les opérations de la station 4 qui se sont terminées vers 2h du matin. Tout le monde est parti pour un repos bien mérité, sauf le personnel de quart, avec un début des opérations pour la station 5 prévue dimanche matin à 11h. L’équipe de la cuisine, Jacques et Gaby, nous avaient préparé un magnifique petit déjeuner pour ce dimanche et nous avons pu enchainer toutes les manips sans problème. Nous avons énormément gagné en efficacité et chacun est maintenant bien rôdé pour effectuer ses tâches ; la station d’aujourd’hui a duré 6 heures, c’est la plus courte depuis le début de la campagne.

Nous profitons d’une mer relativement calme pour effectuer quelques travaux délicats, notamment la prise de photos d’organismes fraichement collectés. Avec encore un peu de pratique nous devrions obtenir d’excellents clichés. Une partie des animaux photographiés vont être échantillonné (une nageoire pour les poissons ou une patte pour les crustacés) afin de déterminer une partie caractéristique de leur code génétique, il s’agit du barcoding. Ces séquences génétiques sont ensuite enregistrées dans des bases de données internationales mises à la disposition de tous. Nous contribuons ainsi à compléter l’inventaire et la connaissance des espèces.

Le petit déjeuner du dimanche

Prise de photo de spécimens et les petits tubes prêts à collecter les échantillons pour le barcoding

Le poisson hachette Argyropelecus aculeatu

Un petit crustacé Thysanopoda cristata

La phronime Phronima sp. un petit crustacé et son habitation, les restes d’une salpe (organisme gélatineux), qu’elle a aménagée.

Récupération des échantillons d’eau

Récupération des collecteurs du zooplancton

La mise à l’eau du chalut à micronecton

Nous avons effectué la troisième station d’échantillonnage la nuit dernière et au moment de la remontée de la CTD nous avons pu constater que la surface de la mer était couverte de particules. En jetant un seau à l’eau nous avons récupérer un échantillon que l’on suppose être des Trichodesmium. La nappe était vraiment dense, nous en avons prélevé pour faire une observation au microscope au retour à terre. Après la collecte du zooplancton et un premier chalutage décevant avec seulement quelques poissons, nous avons décidé de chaluter profond vers les 450 m. Nous avons alors récupéré d’intéressants spécimens :

  •           Isistius brasilensis un petit requin emporte-pièce qui prélève des morceaux de gros animaux grâce à ses puissantes mâchoires ; les animaux attaqués cicatrisent en gardant des marques circulaires sur leur peau
  •           de magnifiques crevettes rouge vif typiques des grandes profondeurs
  •           des poissons aux mâchoires impressionnantes

Le travail s’est terminé vers 4h du matin et nous avons repris la route pour environ 15h de trajet.

Dans la journée nous avons observé des structures en nuage très atypiques sur l’échosondeur entre 300 et 400 m de profondeur, nous ne savons pas ce que c’est.

20161126_1Des filaments prélevés en surface que l’on suppose être des Trichodesmium

20161126_2Récupération du zooplancton

20161126_3Tri du chalut profond (~450 m)

20161126_1Requin emporte-piece Isistius brasilensis

20161126_1Les crevettes rouges vifs des profondeurs

20161126_1Des poisons profonds de la famille des Gonostomatidae et des Stomiidae

20161126_7Des poisons profonds de la famille des Myctophidae (poissons lanternes) et des Sternoptychidae (poissons hachettes)

20161126_8Signal acoustique montrant la présence d’organismes entre 300 et 400 m de profondeur, de jour

La journée a débutée très tôt ce matin puisqu’à minuit l’équipe en charge de l’acoustique et de l’échantillonnage du micronecton était sur le pont pour faire le premier chalutage de nuit. Comme quelques heures plus tôt pendant le jour, nous avons visé la profondeur 25 m où le signal acoustique était le plus fort indiquant que le micronecton localisé plus en profondeur, au-delà des 500 m le jour, était bien remonté en surface pendant la nuit. Au bout des 30 minutes de chalutage nous avons constaté une avarie dans l’hydraulique des treuils et donc impossible de remonter le chalut. Il a donc fallu réveiller toute l’équipe des mécanos pour trouver le problème au plus vite. Au final la panne sera réparée après 2 heures de vérification et de travail acharné. Le chalut est remonté avec beaucoup d’organismes gélatineux, de nombreux petits calmars et des petits poissons et crustacés. Quelques incidents auront marqué le reste des manips et il nous aura fallu 8h30 pour finir la station.

Nous reprenons aussitôt la route vers l’Est vers l’ile de Walpole que l’on aperçoit. Cette petite ile toute plate est entourée de hautes falaises verticales. Elle est couverte de végétation et on peut voir de nombreux oiseaux tournoyer autour : sternes, fous, frégates, paille-en-queue… Nous tentons notre chance à la pêche en mettant quelques lignes de traine, mais l’heure n’est pas propice et seul un coureur arc-en-ciel aura mordu à l’hameçon.

Installation des capteurs de positionnement (profondeur) du chalut

Mise à l’eau du chalut à micronecton

L’île de Walpole

Les falaises de l’île de Walpole

Les falaises de l’île de Walpole

Les falaises de l’île de Walpole

Les falaises de l’île de Walpole

Une frégate

Au menu du jour: carangue arc-en-ciel

La nuit a été très agitée alors que nous avons navigue face à la houle et au vent et quelques-uns d’entre nous avaient le mal de mer. Nous sommes arrivés ce matin vers 7h30 à la position de la première station et nous avons commencé les opérations par les descentes de CTD. La CTD nous permet d’établir le profil vertical entre 600 m et  la surface de la salinité, de la température, de la fluorimétrie qui est un indicateur de la richesse en phytoplancton. Sur ce profil nous avons constaté que le maximum de phytoplancton était situé à 85 m soit relativement peu profonde. Les filtrations d’eau prélevées à différentes profondeur ont permis de constater la présence de beaucoup de filaments de Trichodesmium (bactéries capables de faire la photosynthèse) ; c’est en effet le début de leur saison de fort développement.

Nous avons également descendu le filet à zooplancton à 600 m de profondeur mais nous avons eu la mauvaise surprise de constater un disfonctionnement à cette profondeur et il nous a fallu remonter le filet. Il apparait que le mécanisme de fermeture des filets était grippé.

Pendant que notre électronicien faisait la réparation nous avons mis le chalut à micronecton à la profondeur de 25 m où nous avons aperçu quelques détections sur l’échosondeur. La récolte a été maigre avec surtout des juvéniles de poissons. Le filet à zooplancton a pu être réparé et nous avons pu faire deux coups de filets.

Notre première station aura duré 9 heures ce qui est très long, mais l’équipage étant maintenant rodé et les instruments fonctionnels, les stations suivantes devraient être plus rapides.

20161124_1Reparation du filet à zooplankton

20161124_1Notre nouveau système pour prendre des photos de poisons à bord

20161124_1Les poissons de notre modeste récolte du jour

Nous sommes partis ce matin à 8h30 en direction de l’ile Ouen où, après 3 heures de navigation, nous avons mouillé dans une baie abritée afin de réaliser la calibration de l’EK 60 notre échosondeur de pêche. L’échosondeur est un instrument qui envoie un faisceau acoustique sous le bateau. Les ondes acoustiques se réverbèrent sur les poissons présents dans l’eau et le signal de retour est capté par le bateau. On peut ainsi estimer la quantité de poissons située sous le bateau et à quelle profondeur sont les organismes. C’est un outil primordial pendant cette campagne qui cherche à quantifier le micronecton (poissons, crustacés, calmars entre 2 et 20 cm de long et servant de nourriture aux thons et oiseaux marins) et à déterminer sa répartition spatiale. La calibration consiste à placer sous le bateau, dans le faisceau de l’échosondeur, une bille métallique (tungstène) de 4 cm de diamètre qui représente en quelque sorte un poisson idéal dont on connait parfaitement les caractéristiques. La calibration permet de réajuster les paramètres de l’échosondeur pour s’assurer que nos mesures sont exactes.

Pour ceux qui n’étaient pas occupés par la calibration, nous avons également profité de ces quelques heures au calme pour vérifier l’ensemble des instruments, finaliser l’installation du laboratoire et monter le filet à zooplancton multinappes.

20161123_1Prêts à embarquer

20161123_2Nous quittons Nouméa

20161123_3Montage du filet à zooplankton

20161123_4Installation du système de filtration d’eau pour la collecte du phytoplancton

20161123_5Installation du système de photographie pour le micronecton

20161123_6Calibration de l’echosondeur

20161123_7L’équipe cuisine travaille pour maintenir le moral des troupes

Suite à un communiqué de presse sur le projet Biopelagos et la campagne Nectalis 5 diffusé auprès des medias de Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna, la matinée a commencé par une interview radio avec Wallis & Futuna 1ère dès 7h30 du matin. La radio calédonienne RRB est également venue faire des enregistrements à bord de l’Alis dans la matinée lors de l’embarquement du matériel. Cette journée de mobilisation nous donne le temps de vérifier tous les équipements et de trouver la bonne place pour les stocker dans les meilleures conditions en cas de mauvais temps.

20161122_1Interview avec la radio calédonienne RRB

20161122_2Vérification du fonctionnement de la rosette avec ses bouteilles de prélèvement d’eau et de la sonde CTD (salinité, température, profondeur)

20161122_3Verification du filet a zooplankton

20161122_4En passerelle, devant la table à cartes

20161122_5Le navire scientifique Alis

20161122_6La banderole du projet Biopelagos

Nectalis 5, le retour de la der des ders

En octobre 2015 Nectalis 5 était supposée être la dernière campagne de la série des Nectalis. Cependant en raison d’avaries moteurs il nous a fallu rebrousser chemin après seulement 4 stations d’échantillonnage sur les 19 prévues. L’opportunité nous a cependant été offerte de refaire cette campagne et nous repartons donc en mer.

Comme pour Nectalis 4 nous prévoyons d’explorer la partie sud de la ZEE de Nouvelle-Calédonie et nous voudrions cibler plus spécifiquement les tourbillons pour essayer de comprendre leur influence sur la physique, la chimie et la biologie de l’écosystème.

Les tourbillons sont des portions d’eau circulante qui se détachent du courant principal et s’enroulent sur elles-mêmes. En perturbant le flux du courant, la topographie du fond des océans, comme les monts sous-marins ou les iles, peut contribuer à la formation des tourbillons, notamment sous le vent de ces obstacles. Ces tourbillons sont formés d’eau dont la température est diffèrente de l’eau environnante. Ils font généralement ~100-200 km de diamètre ; ils peuvent évoluer pendant plusieurs semaines et vont typiquement se déplacer à la vitesse de 1 m/s (3.6 km/h ou 86 km par jour). Nous pensons que, dans certaines conditions, les tourbillons peuvent amener des nutriments à la surface et ainsi créer un environnement favorable à un développement plus important de phytoplancton, zooplancton et micronecton. Cet écosystème florissant pourrait attirer les thons et les autres grands prédateurs pélagiques ou les oiseaux marins. La littérature scientifique nous fournit des informations contradictoires sur l’impact des tourbillons sur l’écosystème donc nous avons pensé que nous devrions aller vérifier par nous-même ce qui se passait là-bas.

nectalis5_22112016_slaPlan d’échantillonnage prévisionnel et anomalies du niveau de la mer

nectalis5_22112016_bathyPlan d’échantillonnage prévisionnel et bathymétrie

nectalis5_22112016_chloPlan d’échantillonnage prévisionnel et chlorophylle

nectalis5_22112016_sstPlan d’échantillonnage prévisionnel et temperature de surface

Comme pour les Nectalis précédentes nous allons collecter des données d’océanographie physique et de chimie:

  • température et salinité de la surface de la mer en continue le long du trajet
  • à chaque station d’échantillonnage nous descendrons une CTD (Conductivité, température, profondeur) jusqu’à 600 m
  • avec la CTD nous avons également 9 bouteilles qui seront fermées à différentes profondeurs pour collecter de l’eau. Nitrates, silicates et phosphates seront mesurés à chaque profondeur en utilisant cette eau.

Pour les paramètres biologiques, à chaque station :

  • à partir des échantillons d’eau, nous mesurerons la quantité de matière organique particulaire (incluant le phytoplancton) et nous ferons des analyses d’isotope stable sur celle-ci,
  • plusieurs pigments phytoplanctoniques seront mesurés tels que la chlorophylle et la phycoérythrine,
  • les bactéries et les cellules du phytoplancton de différentes tailles seront dénombrées,
  • à l’aide d’un filet nous collecterons le zooplancton à différentes profondeurs entre 200 m et la surface pour identifier les organismes, estimer leurs quantités et en mesurer les isotopes stables et le contenu en mercure
  • grâce à un sondeur acoustique appelé le TAPS qui sera descendu à 200 m, nous pourront estimer la quantité de zooplancton dans la colonne d’eau,
  • à l’aide d’un grand filet à micronecton nous collecterons les petits poissons, crustacés et calamars qui constituent le micronecton (2-20 cm de long) à des profondeurs entre 550 m et la surface ; nous les identifierons, les compterons et feront plusieurs types d’analyses (isotopes stables, codage génétique, mercure),
  • enfin, le long du trajet du bateau nous enregistrerons le signal acoustique du micronecton grâce à un échosondeur SIMRAD EK60 pour en estimer les quantités et la distribution spatiale.

Nous allons également continuer les nouvelles mesures débutées au cours de Nectalis 4 sur l’ADN environnemental (eDNA). En filtrant de l‘eau, nous collectons et analyserons tous les fragments d’ADN perdus par les organismes marins sous forme de fragments d’écailles ou de mucus. En comparant les résultats obtenus à ceux d’une banque de données d’ADN, nous pourrons identifier les organismes qui ont été présents dans l’eau sans avoir à collecter ces organismes. Cette technique est très prometteuse mais elle est toujours en développement et nous allons essayer de démontrer que cette méthode fonctionne.

La campagne Nectalis 5 va commencer le 23 novembre 2016 et notre équipe de scientifiques de la CPS et de l’IRD sera en mer pendant 2 semaines pour revenir le 7 décembre.

La campagne Nectalis 5 fait désormais partie d’un projet plus large : BIOPELAGOS qui se focalise sur la biodiversité des écosystèmes pélagiques océaniques pour une meilleure conservation et gestion des zones naturelles exceptionnelles de Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna. Ce projet est finance par le programme BEST2.0 de l’Union Europeenne et la campagne NECTALIS 5 a reçu le soutien financier de l’IRD, la CPS et les AAMP (Agence des Aires Marines Protégées).

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Last Updated on Wednesday, 01 March 2017 16:35
 
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